Culture Étudiante #7 - Le Dernier cri chez Hisler BD : attention, exposition corrosive
- Catégorie : Culture étudiante
- Publié le vendredi 22 juin 2012 11:00
- Écrit par Jonvaux Maude
Editeur underground marseillais de livres sérigraphiés, Le Dernier Cri est fondé en 1992 par Pakito Bolino et sa compagne Caroline Sury. Aujourd’hui, il regroupe et édite les délires sous acide d’un collectif d’artistes internationaux un peu fous. La production est extrêmement riche : illustrations, éditions, tampographie, photos et vidéos, l’univers dantesque du Dernier Cri trouve racine dans tous les supports d’expression.
« On a rencontré les Frères Guedin au festival OFF d’Angoulême », m’expliquent Julien et Séverine, libraires chez Hisler BD, « ils exposaient dans un bar et ils étaient motivés à l’idée de sortir de leur ville pour venir exposer à Metz avec d’autres artistes du Dernier Cri ». Les deux frères sont d’ailleurs des figures de proue du collectif : « on les retrouve chez des éditeurs beaucoup plus mainstream, comme les éditions Charrette ». Par « mainstream », comprendre à la fois « grand public », car les sérigraphies présentées chez Hisler BD ne font pas dans la dentelle, mais aussi « populaire » car le Dernier Cri demeure un collectif alternatif à la scène artistique contemporaine.
En effet, on retrouve des sérigraphies de Daisuke Ichiba, emblème japonais de la contre culture nippone. Entre manga et estampe, oscillant entre trash et poésie traditionnelle, l’univers d’Ichiba est peuplé de jeunes femmes meurtrières ou meurtries. Les personnages épurés et bruts de Caroline Sury sont également présents, tout comme l’ambiance malsaine des illustrations des Frères Guedin. On savoure le style minimaliste du finlandaisMatti Hagleberg, l’humour gore du japonais Keiti Ota et ses bambins violentés, les tampons virulents de Sardon, la Mort vue par Istambulbar et les illustrations très colorées qui rappellent le Mexique de Pakito Bolino et de Kérozen.
Mais surtout, on retomberait – presque - en enfance en enfilant les lunettes 3D, rouge et verte, qui nous permettent de découvrir d’autres facettes de certaines sérigraphies. Le système, novateur et qui demande une grande maitrise technique, permet de créer des profondeurs et de faire ressortir certains détails, donnant ainsi une âme supplémentaire aux tableaux. De cette manière, la toile de Juriktus, exposée à Hisler BD, donne à première vue une impression de désordre. Pourtant, avec la vue 3D, différentes couches viennent se superposer, offrant à nos yeux une deuxième lecture beaucoup plus claire. C’est de cette manière que les satyres de Yokogagaprennent vie, histoire de nous donner de doux frissons supplémentaires.
Avec ses monstres étranges et grotesques, son univers chaotique et violent où se côtoient sexe, mort et humour noir, la production irrationnelle du Dernier Cri est politiquement incorrecte et à ne pas mettre dans les petites mains. Mais une chose est sûre, qu’on aime ou qu’on déteste, cette exposition se place résolument en marge d’un art institutionnalisé et édulcoré. Si votre esprit critique et votre sens de l’humour sont toujours au rendez vous, n’hésitez pas à passer dans l’arrière boutique d’Hisler BD. Vous repartirez peut-être avec une de leurs sérigraphies !
En savoir plus...
| |
Exposition Le dernier Cri, du 9 juin au 7 juillet 2012
Hisler BD
1 Rue Ambroise Thomas - 57000 Metz
Lundi de 13 heures 30 à 19 heures
du Mardi au Samedi de 10 heures à 19 heures Site internet : www.hisler-even.com |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire